Nogaro et Sorbets – L'orthographe rectifiée s'apprend plus facilement

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Avec Béatrice et Philippe Pothier

Le Journal du Gers rendait compte le 8 novembre de la conférence que fit Béatrice Pothier le 4 novembre au Clan centre socioculturel lors d’un café-débat. Le débat portait sur ses travaux et ceux de son époux Philippe sur l’apprentissage de l’orthographe rectifiée. Apprentissage de rigueur à la rentrée de septembre 2016 au CP. Rappelons que les rectifications portent sur des incohérences et certaines règles sans base logique, qui empêchent les enfants de trouver la bonne orthographe d’un mot par le raisonnement : l'enfant apprend plus vite si l'orthographe est logique.  Nous avons prolongé cette conférence le 1er décembre par un entretien avec ces spécialistes d’une pédagogie rationnelle de l’orthographe.

7 ans de travail

Béatrice et Philippe Pothier travaillent depuis des années sur des outils permettant de personnaliser le suivi des progrès et des erreurs de chaque élève des classes primaires. Sept ans de travaux sur les 12 000 mots testés chez les enfants du CP au CM2 et un outil, intitulé « Éole » (Échelle d'acquisition en orthographe lexicale) (1), sert à tester l'apprentissage de l'orthographe rectifiée par comparaison avec l'orthographe "ancienne" dont il fut question lors du café-débat au Clan centre socioculturel le 8 novembre.

Quinze compétences ont été également définies et testées chacune dans dix phrases. Elles concernent l'orthographe syntaxique (2) et sont exposées dans l'ouvrage « Paros » (Pour un apprentissage raisonné en orthographe syntaxique). « Pefos » représente la mise en œuvre pratique de cette recherche.

Suivi personnalisé :meilleurs résultats avec l'orthographe rectifiée

Effectués chaque année, les tests permettent de suivre les progrès de chaque élève et, partant, de mettre le doigt sur les points à améliorer.

Sur le graphique communiqué par les auteurs, on distingue la ligne horizontale des 75 % de réussite pour toutes les compétences (c’est le but fixé) ; la courbe verte est la courbe moyenne de réussite des élèves français, qui sert de référence ; les autres courbes montrent les progrès d’une élève russe scolarisée en Suisse : ses résultats de cette année (courbe bleu foncé) sont presque partout au-dessus de la courbe verte.

Béatrice et Philippe font connaître leur méthode par de nombreuses conférences aux enseignants dans les pays francophones.

Distinguant donc toujours l’orthographe lexicale de l’orthographe syntaxique, ils se sont attachés à comprendre la démarche intellectuelle d’un enfant qui écrit sous la dictée un mot inconnu : par exemple, tel élève écrit « loint » au lieu de « loin » parce qu’il connaît le mot « lointain » et on lui a dit de toujours chercher un mot de la même famille quand il cherche une orthographe.

Une autre politique de l’enseignement

Les pays francophones – Canada, Suisse etc. - demandent l’aide de ces outils et en redemandent. Preuve de son efficacité. Ne faudrait-il pas changer quelque chose en France aussi ? Mais l’Éducation nationale n’a eu, jusqu’à présent, aucune réaction…Et Béatrice Pothier rappelle ce qu’elle a dit lors de sa conférence du 4 novembre : si le niveau des élèves du primaire est faible en orthographe, une des raisons en est sans doute qu’ils ont, actuellement, 140 jours de classe avec 850 heures de cours par an, alors qu’en 1894, c’était 233 jours et 1338 heures, soit 36 % de plus, à multiplier par le nombre des années d’école. Ils ont pourtant plus de matières au programme, comme l’informatique, une langue vivante, du sport etc.

(1) L’écriture du mot lui-même. (2) L’accord du mot en genre et en nombre et/ou sa conjugaison.

Légende et commentaires de Béatrice et Philippe Pothier

La courbe verte représente la moyenne des résultats des élèves francophones, scolarisés en France, au même âge que l’élève testée.

La courbe bleu clair montre les compétences de l’élève, en novembre 2014.

La courbe rose, ces mêmes compétences en septembre 2015

La courbe bleu foncé, les résultats d’octobre 2016.

On remarque que la courbe de ce début d’année scolaire dépasse la courbe de référence (verte) dans les compétences travaillées au cours des deux années dernières. Par exemple, on pourrait s’étonner des 20 % de réussite de la compétence 6, mais il faut savoir que celle-ci correspond à l’écriture du passé composé qui requiert des compétences complexes qui seront étudiées lorsque les compétences simples qui le composent (présent des auxiliaires, accord en nombre, en genre…) seront acquises et testées.

Courbe copie 2.jpg
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2 Philippe et Béatrice Pothier 1bis 221116.jpg
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