Lymphome ou leucémie : une nouvelle thérapie testée à l’Oncopole de Toulouse

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Les résultats porteurs d'espoir

C’est un nouveau traitement porteur d’espoir pour les patients atteints de cancers dits « liquides », et plus précisément de lymphomes à grandes cellules B (l’un des plus courants) et de leucémies aiguës lymphoblastiques.

En juillet dernier, l’IUCT-Oncopole (Institut universitaire du cancer de Toulouse) a en effet mis en place un nouveau parcours d’immunothérapie, fondé sur la réinjection de lymphocytes T (ces globules blancs responsables de l’immunité cellulaire), cellules d’abord prélevées sur le patient (ou un donneur adapté), puis génétiquement modifiées pour mieux reconnaître, cibler et détruire les cellules tumorales du sujet. On parle de « récepteurs antigéniques chimériques » pour désigner les molécules ayant bénéficié de cette « reprogrammation » un peu spéciale.

Cette idée déjà ancienne n’est pourtant pas si chimérique, puisqu’elle se matérialise enfin, après de premiers développements qui remontent aux années 80. Les premières « CAR-T cells » ont été créées en 1989, mais les premiers traitements à base de lymphocytes T universels n’ont été mis sur le marché qu’en 2017.

Après validation par l’ARS occitane, une petite dizaine de patients ont suivi ce traitement à Toulouse depuis le début de l’été dernier (le CHU de Montpellier a quant à lui traité son premier patient il y a tout juste un an). Les deux tiers seraient en rémission, même si davantage de recul sera nécessaire pour une estimation plus fiable de l’efficacité du traitement. Aux États-Unis, où il a d’abord été lancé, il fonctionnerait dans 80% des cas, avec un taux de rechute à 3 ans ne dépassant pas 60%.

Un nouvel espoir pour les patients…

Concrètement, les lymphocytes sont prélevés par l’EFS (Établissement français du sang), qui en assure l’expédition vers le laboratoire américain en charge de leur préparation. À leur retour en France, les cellules modifiées sont réceptionnées, congelées dans l’azote et stockées à la pharmacie de l’IUCT-Oncopole. Et elles sont enfin décongelées et injectées à l’unité de greffe du service hématologie de l’oncopole.

Il s’agit donc d’un traitement nécessitant des moyens et une organisation qui ont un coût : environ 400.000 euros par patient, en attendant que ces cellules puissent être préparées à Paris ou Amsterdam, villes européennes où des projets de laboratoires sont en cours de réalisation. Actuellement, il s’écoule autour d’un mois entre prélèvement des lymphocytes et première injection de cellules modifiées.

L’IUCT estime qu’une cinquantaine de patients pourront être traités chaque année pour les seuls cas de lymphomes et de leucémies évoqués. Mais le champ des maladies ciblées a vocation à s’étendre petit à petit aux myélomes (autre type de cancer hématologique, touchant la moelle osseuse), et un peu plus loin aux cancers solides et aux maladies dégénératives, auto-immunes et infectieuses.

On notera que la réaction du patient nécessite un étroit suivi, qu’assurent des personnels de réanimation et de neurologie. Car le traitement peut engendrer, de même que certains virus, une « sur-réaction » brutale du système immunitaire, à travers l’excessive sécrétion de cytokines (les « hormones » de notre système immunitaire), qui dans la plupart des cas va engendrer de la fièvre, mais peut aussi, faute d’un protocole et d’une réponse maîtrisés, faire de plus importants dégâts, notamment au cerveau.

À l’arrivée, ce nouveau traitement ressemble à une nouvelle confirmation des espoirs placés dans la recherche en immunothérapie. D’ores et déjà, il représente une solution supplémentaire, et donc un espoir de plus, pour des patients qui n’auraient pas réagi assez positivement à d’autres types de traitements. Et c’est déjà beaucoup mieux qu’une bonne nouvelle.

L’IUCT-Oncopole prévoit de traiter plus de 50 patients chaque année par injection de ces « Car-T cells » préparées aux États-Unis, et même davantage, en étendant progressivement les traitements à d’autres cancers et maladies.

Plus d’informations sur le site de l’oncopole, cliquez ici

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