Du jardinage de haut vol

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Pour désherber la cathédrale Saint-Pierre

En février dernier, Nicole Siffert et Pierre Beyries avaient organisé plusieurs visites afin de sensibiliser les futurs élus sur le manque d’entretien flagrant depuis de nombreuses années de la Cathédrale de Condom, joyau de la ville. Jean-François Rousse, candidat à la mairie, avait été sensibilisé à cette question.

Après sa victoire, devenu maire, il se devait de répondre aux attentes de ces passionnés du patrimoine condomois. Sentiment partagé par tous les habitants de la commune, tous regrettent l'état déplorable de l'aspect extérieur du bâtiment. Un peu trop de verdure accrochée aux pierres !

Cette promesse de campagne se concrétise de deux manières. La première, en interne, puisque les services techniques de la ville vont s'occuper de l'intérieur de la cathédrale. Des travaux qui peuvent être réalisés en toute sécurité.

Par contre, pour le chantier, le plus important, deuxième étape de cette remise en état, il a fallu faire appel à des experts, spécialisés dans l'entretien de bâtiments et d'ouvrages d'art. Gilles Mourot - deuxième adjoint, en charge des projets, travaux, urbanisme et voirie - nous éclaire sur le déroulement des opérations qui vont amener Flavien Bagot et Arnaud Darmagnac à grimper sur les flancs de ce monument.

Ces deux entrepreneurs indépendants ont pour mission d'embellir et de rendre une apparence moins négligée à la vieille dame de la Place Saint-Pierre.

Dans ce but, ils doivent s'occuper de toutes les parties aériennes de l'édifice. Ils effectuent donc un toilettage traditionnel, sur les terrasses recouvertes de fiente de pigeons, en couches épaisses, grâce à un accès facile, les escaliers. Une fois sur le sommet, la prudence est pourtant de mise car il faut traverser des passages peu sécurisés, sans protection, avec de simples mains courantes.

Il ne s'agit pas là d'une opération très spectaculaire.

Celle-ci vient ensuite. Les Condomois ont pu s'en rendre compte, cette semaine, quand ils les ont vus évoluer dans les airs. En effet, les deux grimpeurs se sont attaqués au nettoyage de la façade. Ici, cela consiste à arracher des plantes envahissantes, stockées dans un sac le temps de la descente.

Lorsqu'il s'agit de débarrasser les murs extérieurs et les contreforts de la végétation qui y pousse, c'est à ce moment qu'interviennent leurs compétences de cordistes. Toujours à deux pour un maximum de sécurité !

De vrais professionnels aguerris à ces chantiers extrêmes. Flavien et Arnaud, tous deux Condomois d'origine, participent avec enthousiasme à l'embellissement de la Cathédrale Saint-Pierre. Flavien, quant à lui, peut se targuer de faire partie des nombreux ouvriers qui contribuent à la reconstruction de Notre-Dame-de-Paris. Arnaud lui est intervenu sur un monument tout aussi impressionnant : Le Symphony of the Seas - le plus gros paquebot au monde - à l'intérieur duquel il a collaboré à l'installation d'une œuvre d'art dans un puits d'une hauteur de 14 m. La corde mène à tout !

Un travail à haut risque et surtout tributaire des éléments extérieurs. Si le vent n'est pas forcément perturbant, sauf dans le cas de pointes à 40 ou 50 km à l'heure, la pluie rend impraticable cette activité en mouillant la corde et la rendant trop glissante.

De ce fait, il est difficile d'indiquer une fin de chantier précise. Mais l'escalade de ces deux hommes laissera des traces, les visiteurs pourront de nouveau admirer une cathédrale... admirable !

Gilles Mourot précise que seules des interventions plus régulières pourront éviter que, par exemple, les chéneaux, bouchés par la mousse, ne dégradent, de nouveau, les structures. Ce manque d'entretien peut engendrer des risques d'éclatement des pierres. 

À l'avenir, il faudra envisager des inspections plus rapprochées pour éviter d'en arriver à un tel chantier, aussi énorme que celui mis en œuvre, cet hiver.

Ne cherchez pas Arnaud et Flavien la semaine prochaine, ils n'y seront pas, mais vous les retrouverez, de temps à autres, en train d'escalader les façades pour terminer ce chantier dont ils devraient venir à bout avant le retour du printemps et des beaux jours.

Au fait, Arnaud porte un casque jaune, et Flavien lui a le casque rouge. Faciles à reconnaître, donc !

Photos Marc Le Saux

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