En bonne voie

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Un chemin partagé par tous ?

Du Puy-en-Velay dans la Haute-Loire, jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port dans les Pyrénées-Atlantiques, en passant notamment par le plateau de l'Aubrac et le magnifique village de Conques, la Via Podiensis, plus communément appelée GR 65, peut se parcourir en environ trente-deux étapes.

Cet itinéraire, le plus fréquenté de tous, est le mieux équipé en hébergements. Arrivé au bout de la voie du Puy après avoir marché plus de 750 km, il restera encore 812 km, au cheminant, pour atteindre Saint-Jacques-de-Compostelle et pouvoir obtenir la Compostela, ce qui équivaut à un certificat du pèlerinage.

À ce jour, le GR65 est le seul chemin de Saint-Jacques a être inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, mais pas dans son intégralité. Seulement sept tronçons du GR65 y figurent depuis 1998 et, parmi eux, l'étape comprise entre Lectoure et Condom. Chaque année, attirés par cette inscription, plus de 16.000 marcheurs fréquentent cette portion du sentier de grande randonnée.

Malheureusement, actuellement, en arrivant sur Condom, à cause de l'état du chemin, le promeneur en oublie de contempler le paysage et la cathédrale qui se dévoile de cet endroit en surplomb. Il se concentre au contraire sur ses pieds pour éviter les flaques ou plus ennuyeux de se les tordre dans une ornière. Quel dommage !

Il va falloir trouver une solution ! 

Philippe Martin, président du conseil départemental, accompagnée de Nathalie Rougeoreille, directrice Déplacements Infrastructures du département du Gers, est venu constater l'étendue des dégâts directement sur place, ce mercredi 5 mai, dans la matinée.

Tous deux ont été accueillis sur le terrain par Alain Verdier, celui qui réclamait depuis plus d'une dizaine d'années déjà qu'on se soucie de cette question, et par le co-président des Amis de la Marche et de l’Environnement de Condom (AMEC), Christian Galindo.  L'association cherche d'ailleurs toujours à améliorer le sentier et a planté des arbres fruitiers, entretenus avec le plus grand soin par Christian Cibola, ancien jardinier de la ville.

Philippe Martin avec à sa droite, Alain Verdier et  Christian Galindo, tous deux reconnaissables à leur parka estampillée AMEC.

Première constatation : la pelleteuse du département est déjà à pied d'œuvre pour aplanir le sol du chemin et le rendre plus praticable. Au lancement de la saison estivale, il est très important que les chemins de randonnées soient dans un état impeccable pour permettre d'accueillir les pélerins.

Le code de l'environnement au titre du PDIPR (Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée) donne au département la pleine gestion de ces chemins et il doit en assurer les travaux de voirie.

Mais il s'agit d'entretien régulier, tout comme le fauchage et le balisage annuel. Pour éviter les désagréments actuels, il faut étudier une solution pérenne, à mettre en place pour durer très longtemps.

Dans le cas présent, le chemin rural est propriété de la ville de Condom, elle va devoir être impliquée dans ce projet, tout comme l'agriculteur concerné bien évidemment, mais aussi la gouvernance de l'UNESCO qui donnera son aval.

Un projet donc qui ne va pas être réalisable dans un futur proche, mais qui devra nécessairement aboutir.

Le tronçon est abîmé sur 300 à 500 mètres environ, comme le chemin a environ 5 mètres de large, l'idée serait de réserver une bande piétonnière relativement étroite qui pourrait être empierrée, sécurisant ainsi la marche des promeneurs. Cette allée serait séparée du passage des engins agricoles par des piquets 

La solution retenue devra être partagée par tous, comme le sera ce chemin. La pandémie va favoriser l'envie des gens de marcher, de s'aérer d'être en situation de sécurité sanitaire, ils seront sans doute plus nombreux que les années passées à se croiser. Il faut donc qu'ils puissent cheminer en toute sécurité et dans de bonnes conditions. L'entêtement d'Alain Verdier aura payé pour le bonheur de tous les randonneurs et des utilisateurs de ce chemin. 

Tous les visiteurs du jour ont suivi les conseils donnés par le Journal du Gers dans le récent article consacré au même sujet : ils ont chaussé leurs bottes.

Photos Marc Le Saux

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