Conférence le 4 décembre 2021: la Guerre de 1914-1918 vue à Nogaro

0Gérard Temple Danielle Marseillan et Michèle Morand 1bis 180614.jpg

Quintessence d'un nouvel ouvrage de l’atelier-histoire du Clan

L'atelier-histoire du Centre social et culturel le Clan publie au début de l'année 2021 son cahier n°6, de 318 pages (1), consacré à la Guerre de 1914-1918 (2), vue de Nogaro. La Grande Guerre et ses conséquences à Nogaro, avant, pendant et après 1914-1918. Après le cahier n°5 consacré aux guerres de religion vues de Nogaro (Les années sanglantes).

Une conférence devait suivre dans la foulée, mais la crise sanitaire en a décidé autrement. Une nouvelle date est fixée : samedi 4 décembre à 16 heures au cinéma-théâtre de Nogaro.

Cette approche (avant, pendant et après) permet aux rédacteurs de mesurer l’impact de la guerre, en comparant la situation de 1911, année du dernier recensement avant les opérations, avec celle de 1921, année du recensement suivant.

Des recherches approfondies

Ce sont des recherches approfondies (registre d’état-civil, documents municipaux, rapports des sous-préfets, presse etc.) qui ont été effectuées. L’ouvrage en rend compte de manière très claire :

  • avant guerre : état de l’administration, de l’opinion et de la population,

  • l’entrée en guerre et la mobilisation,

  • les combattants : permissions, prisonniers, blessés, malades, décorations et morts de Nogaro,

  • l’organisation à l’arrière (solidarité, réfugiés, hôpitaux, prisonniers allemands, vie quotidienne,

  • après la guerre : changements politiques et démographiques, monuments aux morts etc.

À noter que l’ouvrage se termine – de la page 283 à la page 318 - par un article sur chaque poilu mort pour la France.

Blessés, malades et morts

Sur 269 hommes mobilisés, il y a eu 70 blessés ou malades, dont 10 blessés et malades. Certains ont été blessés plusieurs fois (15 sur 40 blessés). Ce sont les éclats d’obus qui sont plus souvent que les balles à l’origine des blessures. Sans oublier les gaz toxiques de combat et les gelures aux pieds. Il y a plus de blessés en 1915 lors de l’offensive de Joffre et en 1918 à la reprise de la guerre de mouvement.

Tout cela avec une hygiène des plus rudimentaire, d’où tuberculose, emphysème, bronchite, rhumatisme déformant, gastrite etc.

Les morts pour la France : 36 résidents à Nogaro en 1911, plus 51 natifs de Nogaro. Seulement 73 sont inscrits sur le monument aux morts et dans l’église, parce que certains ont disparu totalement.

30 Nogaroliens ont été décorés dont 25 de leur vivant pour leur courage et leur sens du devoir.

Situation après la guerre

Le recensement de 1911 compte 1829 habitants à Nogaro avec une population active de 868 actifs, dont 669 hommes. En 1914, 198 hommes sont mobilisés (il y en aura aussi pendant les autres années de guerre, mais moins). Cela correspond à 11 % de la population, 23 % des hommes et 30 % des actifs.

En 1921, la population a diminué à 1 614 habitants, elle a vieilli et elle s’est féminisée, à Nogaro comme dans toute la France. L’industrialisation et la modernisation des transports, qui favorisent l’exode rural, jouent aussi leur rôle.

Pendant la guerre, la population est de 1 560 habitants, plus quelques réfugiés. La natalité baisse, mais ne s’effondre pas, grâce aux permissions.

L’ouvrage contient un grand nombre de détails et il est intéressant de noter que dans les nombreux noms cités, on reconnaît ceux de Nogaroliens d’aujourd’hui. Et la vie quotidienne à Nogaro pendant la guerre est décrite minutieusement.

Bien que les femmes aient fait fonctionner l’économie, elles n’ont toujours pas le droit de vote après le fin des hostilités.

(1) 15 euros, disponible à Nogaro aux deux Tabac-Presse et à la Librairie Corbel à Éauze. (2) La synthèse des recherches et la rédaction de ce Cahier n° 6 ont été assurés collectivement par Danielle Marseillan, Jocelyne Martin, Michèle Morand et Gérard Temple. Les recherches préalables, la relecture et les corrections ont été réalisées par l’ensemble des membres de l’Atelier : Jacques Désangles, Ariane Dubord, Simone Ducéré, Marie-Antoinette Grabowski, Sheena Maguire, Danielle Marseillan, Jocelyne Martin, Michèle Morand, Jean-Louis Pérès, Jocelyne Sanson et Gérard Temple.

N.B. - Sur la photo du haut de page : Gérard Temple, Danielle Marseillan et Michèle Morand.

DR Décorations sur le terrain en 1917.jpg
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Sommaire du cahier Nogaro et 14-18.jpg
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