La mémoire de Marciac disparaît

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Maurice Serres a quitté ce monde hier.

C’est avec tristesse que nous l’apprenons : Marciac est en deuil aujourd’hui suite au décès de Maurice Serres. L’association Marciac Culture Patrimoine et Tradition vient de perdre l’un de ses plus fervents membres. Les anciens combattants d’Algérie seront aussi émus par cette nouvelle. Maurice Serres était très apprécié dans le village. Les marciacais ont perdu l’un des leurs, un homme qui vivait Marciac avec passion.

Maurice Serres, lui qui a tant œuvré pour récupérer l’Histoire de Marciac, restera dans notre souvenir comme l’un des illustres marciacais de notre époque. Il était une vraie encyclopédie de notre bastide. Jusqu’à son dernier souffle, il a été au contact de ses contemporains pour partager ses connaissances sur le passé de Marciac, sachant apporter des informations que peu de gens détiennent encore.

Né à Marciac, rue Saint-Pierre, Maurice Serres avait vécu à Strasbourg, puis en Allemagne. Une fois atteint l’âge de la retraite, c’est naturellement à Marciac que l’inspecteur honoraire de l’Education nationale était revenu vivre. Maurice Serres était un passionné de son village. Cet ancien professeur a consacré beaucoup de son temps à effectuer des recherches pour récupérer la mémoire de la plus grande bastide du Gers.

« Si Marciac m’était conté »

Les marciacais auront le souvenir des conférences qu’il organisait pour présenter le fruit de ses recherches. Il y a quelques années, il s’était engagé dans le récit de la saga « Si Marciac m’était conté », rappelant les évènements majeurs de l’histoire de la bastide, de 1298 à nos jours.

 

La chapelle Notre Dame de la Croix a connu ces dernières années un renouveau auquel Maurice Serres a beaucoup apporté. A ce titre, de nombreux articles peuvent être consultés sur le blog de MCPT Marciac www.marciac.typepad.com.

 

Maurice Serres ne manquait pas d’énergie pour mettre en valeur Marciac. Les journées du Patrimoine étaient une date incontournable de ses activités de divulgation. En septembre dernier, les marciacais avaient pu échangé de belles conversations avec lui en découvrant l’histoire d’anciens autobus ayant circulé sur nos routes. Cette passion pour la divulgation le tenait depuis des années.

Connaitre Marciac grâce à Maurice Serres

En octobre 2007, c’est à travers la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers que Maurice Serres avait mis en lumière des documents inédits sur la bastide de Marciac. L’un de ces documents était une photographie montrant l’ancienne halle de Marciac, avant sa démolition à la fin du XIXe siècle. Beaucoup de personnes apprenaient à cette occasion que ce bâtiment avait abrité un abattoir. Celui-ci produisant des nuisances notables en raison de l’abandon de détritus à même la rue. C’est donc à des fins d’hygiène et de confort que des travaux furent engagés pour améliorer la qualité de vie des marciacais de l’époque. Les lumières bleues qui la nuit apparaissent sur le sol de la grande place de l’hôtel de ville marquent les emplacements des 35 piliers qui supportaient cette halle que les festivaliers n’imaginent pas lorsqu’ils assistent au festival bis. La halle, édifiée en 1345, avait été démolie en 1871 pour cause de vétusté.

Les festivaliers aussi auront pu connaître un peu plus la bastide du jazz grâce à lui. En plein festival, il pouvait s’improviser guide pour vous faire redécouvrir la vie du village au XIXe siècle. Il avait retrouvé des centaines de photographies évocatrices du passé de Marciac.

En 2017, Maurice Serres avait élaboré une exposition sur la thématique de la guerre à la salle des Granges. En 2018, salle des Arènes, c’est autour de sujet de l’eau qu’il avait raconté de nombreuses anecdotes du passé. Il avait évoqué le creusement des fossés au pied des remparts, il avait parlé de moulins, de puits et aussi du lavoir qui actuellement est en passe d’être récupéré. C’est surtout l’histoire originale de l’aménagement du lac de Marciac et la venue de la fameuse péniche qui avait marqué son auditoire. (https://www.plan-canal-du-midi.com/la-creation-du-lac-de-marciac-le-long-voyage-de-la-peniche/)

Ces dernières années, c’est aussi autour de l’histoire du Cloître des Augustins qu’il s’était passionné. Il avait suivi de près l’enquête menée jusqu’aux Etats-Unis pour le retrouver. Il avait aussi apporté ses connaissances de passionné d’histoire locale à Jacques Barnouin, Pierre-Henri Ardouceau, Bernard Deubelbeiss, auteurs du livre « Le fabuleux destin de Marciac : du rêve des fondateurs à la passion du jazz ». Longtemps, il avait aussi été correspondant de la Dépêche. Cette activité lui permettait de laisser une trace des faits quotidiens de la vie locale, afin de les inscrire dans la grande Histoire.

A sa famille, ses enfants et ses proches, le Journal du Gers adresse ses sincères condoléances. Merci Maurice.

 

Nicolas Hamon

 

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