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« On fait des paris sur les orages ! », nous dit Olivier Rosès, président de l'association les Amis de la Terre du Gers (1) ce 30 septembre 2022.
Qu'entend-il par là ? D'après lui, on prélève de l'eau dans les cours d'eau comme le Midour pour irriguer les cultures. C'est normal. Mais ce qui ne l'est pas, d'après lui, c'est d'effectuer les prélèvements sans plan de partage rigoureux, si bien que les derniers arrivés risquent d'assécher les plans d'eau, comme à Laujuzan cette année.
Donc, pour compléter le volume d'eau, on compte sur les orages et la pluie...qui se fait parfois attendre, comme cette année. Et selon des prévisionnistes pessimistes, la sécheresse reviendra maintenant chaque année.
Les Amis de la Terre du Gers réclament donc que les agriculteurs se mettent autour d'une table et discutent du partage de l'eau en laissant le minimum fixé par la réglementation. Sans oublie de csulerles auts vuagers de l'eau (pêcheurs, collectivités etc.).
Olivier Rosès sur le bord du Midour
Sous-entendu, s'ils ont besoin de plus d'eau, ils devront économiser l'eau et, pour cela changer aussi modes de culture et types de plantes cultivées : on parle du semis direct et du goutte-à-goutte enterré...
L'état du Midour à Nogaro
Sous le pont du Midour de la grand'route
Le Journal du Gers, invité par Olivier Rosès, l'a accompagné sur les bords du Midour, sur la route près du pont à la sortie de Nogaro vers Auch et au pont qui franchit la petite route qui revient vers le circuit, juste avant le giratoire qui mène à Salles-d'Armagnac et à Manciet.
Le but de cette sortie était de voir quel était l'état du Midour. En effet, la sécheresse de l'été a beaucoup affecté celui-ci et Olivier Rosès voulait s'assurer que les lentilles d'eau n'avaient pas obstrué la surface de l'eau.
On distingue les bancs de lentilles qui se désagrègent au fil de l'eau
Heureusement, il avait enfin plu fortement les deux jours précédents et le débit était suffisant, du moins dans les parties rétrécies par les travaux d'aménagement, pour emporter les lentilles d'eau, doucement et régulièrement.
Par ailleurs, Olivier Rosès remarque que les travaux d'aménagement de la rivière ont été très bien faits : il ne manque que de l'eau en été...
Le risque, en l'absence de lâchers d'eau, c'est que les lentilles d'eau obstruent complètement la surface, que l'eau ne reçoive plus d'oxygène, que les poissons ne puissent plus respirer et « que l'écosystème évolue chimiquement. »
Les lentilles d'eau filent dans le courant
Les lentilles d'eau (ou lenticules)
Quand les lentilles d'eau prolifèrent, c'est signe que le milieu devient eutrophique, c'est-à-dire qu'il est trop nourri en azote et en phosphore, principalement. Si l'on ne fait rien, elles finissent par obstruer la surface.
Un plan d'eau obstrué par les lentilles d'eau (photo "Promesse de fleur")
Les lentilles d'eau appartiennent à plusieurs espèces. Ce sont des plantes flottantes, des petites plantes aquatiques, des monocotylédons de la sous-famille Lemnoideae dans la famille des Aracées, aux minuscules feuilles trilobées ou bombées, abondantes à la surface des eaux stagnantes. Noter qu'en Israël, l'espèce mankai sert à faire des boulettes de viande végétale.
(1) Dont la profession est : professeur de dessin industriel à la cité scolaire d'Artagnan de Nogaro.
