Et si on revenait aux véhicules à gazogène ?

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A l'heure où le prix de l'essence et du gazoil flambe, pourquoi ne pas revenir à d'autres types de carburant ?

Pendant la seconde guerre mondiale, on voyait circuler de fort belles voitures avec à l'arrière une sorte de poêle.

Il s'agissait de véhicules dotés d'un système à gazogène.

Le système à gazogène avait été inventé par Georges Imbert en 1920.

L'appareil permettait de produire un gaz par pyrolyse de matières solides et combustibles, bois, charbon de bois, coke qui alimentait les moteurs à explosion classiques.

Il fut utilisé en Europe pendant la seconde guerre mondiale et dans les années qui suivirent ; beaucoup de véhicules étaient ainsi équipés.

Je connais bien cet engin...

Après la guerre, même si l'on avait des vélos pour se déplacer , très souvent on n'avait ni pneus ni chambres à air !

A Vic, une personne équipait les roues de vélo qu'on lui amenait d'une bande de pneu de voiture tenue par des agrafes. Ce n'était pas très confortable car c'était dur comme du béton et le pneu sautait souvent, ce qui fait que vous vous retrouviez à rouler sur la ferraille !

Dans mon village, le boulanger avait fait l'acquisition d'une grosse voiture à 6 places.

Cette voiture nous aurait été bien utile pour aller au bal le samedi soir mais il n'y avait pas de carburant !

Le boulanger connaissait un mécanicien qui avait déjà travaillé sur les moteurs à gazogène, il avait notamment équipé dans une ferme un tracteur avec ce système.

On lui confia notre voiture pour qu'il l'équipe d'un moteur à gazogène.

Il nous fallut acheter quelques pièces, la chaudière, des tuyaux...

Il nous expliquait ces histoires de CO2 qui se transformait ...des histoires qui nous dépassaient...

Nous avions enfermé la voiture dans un garage pour que les gens ne voient pas qu'on la trafiquait !

Un jour enfin, on mit du bois dans le foyer, on l'alluma et on entendit le moteur ronfler.

Nous fûmes étonnés et ravis car nous n'étions pas convaincus en amont de la réussite de l'opération !

Il fallait alimenter régulièrement en bois le foyer. On ne pouvait pas y mettre de grosses bûches.

Nous devions couper des morceaux de 50 cm et les fendre à la hache en petites languettes.

Donc, si on voulait le samedi soir partit en goguette, il fallait dans la semaine couper du bois. On allait « faire le bois » !

On pouvait puiser dans le stock de bois du boulanger mais les bûches faisaient 2 mètres !

On se faisait couper les morceaux par un scieur de Vic-Fezensac en morceaux de 50 cm.

Il ne fallait pas laisser le foyer s'éteindre et lors des bals, on était chargé à tour de rôle de le surveiller.

On avait dans la voiture un sac rempli de ces baguettes que l'on remettait dans le foyer pour qu'il ne s'éteigne pas.

Nous montions dans la voiture à 7 ou 8 et nous avions la crainte que le moteur ne supporte pas les côtes ardues de certains villages.

Avant de partir en expédition, nous avions réalisé des tests en montant sur la colline la plus élevée du secteur !

On continua ainsi jusqu'à ce que le carburant revint en quantité normale.

En ces temps difficiles, un système à remettre peut-être à l'ordre du jour ?

Pierre DUPOUY

 

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