Visite de Monsieur le Préfet

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Au programme : culture et agriculture.

Le soleil doit avoir son propre service de renseignement. Très timide ces derniers jours, il a fait un retour remarqué hier pour accueillir, à La Romieu, le tout nouveau préfet du Gers. Comment a-t-il appris que Xavier Brunetière avait précédemment exercé ses fonctions en Martinique et à La Réunion, et que, par conséquent, il lui fallait sinon une chaleur tropicale, du moins une température agréable ?

Toujours est-il que c’est à l’ombre du cloître de la collégiale qu’il a commencé sa visite. Accompagné de Thierry Cambournac, maire de La Romieu, Gisèle Biémouret, députée de la circonscription, Xavier Ballenghien, maire de Lectoure, et Ronny Guardia-Mazzoleni, maire de Fleurance, il a suivi avec attention la visite commentée par Maria Lesaffre, guide attitrée du lieu.

Très documentée mais jamais ennuyeuse, avec parfois une pointe d’humour toujours en accord avec la solennité du site, elle a accompagné la délégation du cloître à la nef, puis à la sacristie sans jamais lasser son auditoire et en laissant Thierry Cambournac, président des Amis d la Collégiale, ajouter les commentaires du passionné qu’il est.

Après un rapide détour par la place Bouet et l’Office du Tourisme, il était temps de rejoindre la seconde étape de la journée, au lieu-dit Cazaux, pour la visite de l’exploitation agricole.

C’est Bernard Malabirade, président de la chambre d’agriculture du Gers, qui a tenu à accueillir le préfet pour lui présenter la spécificité du territoire de la Lomagne et la vocation de sa terre à être plutôt propice aux cultures céréalières. Il en a profité pour l’alerter sur les mauvais rendements des dernières moissons qui viennent s’ajouter à une année déjà difficile du fait de la pandémie. Du coup, un allègement des charges foncières ou mieux une suppression totale serait la bienvenue pour des exploitations en difficulté.

Des difficultés, et le mot est faible, André Facchinetti et Coralie Baudé-Marissiaux, les maîtres des lieux en ont eu leur part. Et c’est avec beaucoup d’émotion dans la voix qu’ils ont raconté leur parcours récent. Touchés de plein fouet par les crises laitières qui se sont succédées à la fin des années 2000, ils ne pouvaient plus vivre décemment de leur travail et les dettes s’accumulaient. Courageusement, ils ont tout remis en cause et se sont lancés dans l’élevage de veaux de lait. Certes, ils ont pu utiliser les bâtiments et les installations, mais changement de races d’animaux, changement de pratiques, changement d’horaires…etc. Pour s’affranchir des intermédiaires, ils ont décidé de pratiquer la vente directe sur les marchés et à la ferme. Les animaux sont abattus et découpés aux abattoirs d’Auch. Bien entendu, André continue à cultiver des plantes fourragères pour nourrir les mères et même un ou deux hectares de melon.

« Les melons, ce sont mes vacances à moi » dit-il et il oublie de préciser qu’il a obtenu le premier prix à la Fête du melon de Lectoure en 2019.

Aujourd’hui, cela va mieux. Ils ont peut être encore des dettes à rembourser, mais en tout cas ils sont plus sereins et commencent à apercevoir le bout du tunnel.

C’est d’ailleurs avec plaisir qu’ils ont accueilli l’année dernière, Natacha Monnier, venue monter sur l’exploitation un élevage caprin pour la production de fromages. Une quarantaine de chèvres très belles et très « affectueuses » qui se laissent volontiers caresser. Elle aussi s’est endettée pour de longues années, mais elle est pleine de fougue et d’espoir et pratique également la vente directe à la ferme et sur les marchés. Pour le « 4 heures » de la délégation, elle avait préparé de superbes plateaux de fromages (voir photos) vache et chèvre que vos pouvez d’ailleurs réserver, sur commande, pour vos réceptions ou même vos repas de famille. Avec du melon à volonté, un gâteau citron de la pâtisserie Barailler, le tout accompagné par du Floc de Mons offert par la chambre d’agriculture, la journée s’est bien terminée comme souvent dans le Gers.

Bien d’autres sujets ont été abordés comme l’avenir de l’abattoir d’Auch, en passe d’être racheté, et celui de Condom toujours en cours de discussion ou encore les atermoiements des Bâtiments de France quand il s’agit d’agrandir les exploitations.

On a vu Monsieur le Préfet prendre beaucoup de notes. Il ne pourra probablement pas satisfaire tout le monde, mais, lui qui est en poste depuis peu de temps, aura peut être eu un aperçu du caractère gascon : à l’image de Coralie et André, fatigués souvent, découragés parfois, mais jamais résignés. Dans cette terre ancestrale de rugby, on plaque ou on est plaqué, on tombe, on a mal, mais on se relève et on y retourne.

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