Exposition à Sarragachies sur le camp de concentration de Dachau

1 Dany Périssé et Dominique Boueilh l'entrée de l'exposition Dachau 1bis 060521.jpg

Une affaire de famille pour la mémoire de tous

Le Journal du Gers rencontre Dany Périssé et son frère Dominique Boueilh (président de l'Amicale du camp de concentration de Dachau) le 6 mai 2021. Parfois le destin d’une famille est l’exemple de ce qui peut arriver à n’importe quelle famille entraînée dans le maelstroem d’une guerre particulièrement barbare et impitoyable comme la 2ème Guerre mondiale. C’est le cas le la famille Boueilh-Périssé, dont de nombreux membres ont été déportés.

Et voilà que Dany Boueilh, épouse de Bernard Périssé, s’engage, il y a deux ans, dans l’Amicale du camp de concentration de Dachaui (créée en 1945 par Edmond Michelet). L’Amicale entre tient les lieux et perpétue le souvenir. Le père de Dany et Dominique, Didier, qui habitait Saint-Mont, a été déporté à Dachau. Il avait été arrêté le 27 mars 1944 et envoyé en Allemagne le 2juillet, soit presque un mois après le débarquement de Normandie, libéré par les Forces américaines le 27 avril 1945. Il est décédé en 2003. Toujours pudique sur cette période, il n’en a parlé qu’à la fin de sa vie. Dany est allée avec son père et sa famille à Dachau à plusieurs reprises et elle est de celles qui entretiennent la flamme du souvenir. En particulier, elle fait des interventions dans les écoles de Tarbes pour les CM1.

       

                                                         Affiche de l'exposition

Exposition dans un chai

Dany s’engage à diffuser l’exposition confectionnée par l’Amicale. Elle prend des contacts pour installer l’exposition dans son village de Sarragachies, à Auch et à Riscle. Mais « Madame Covid » en décide autrement. Alors, elle trouve une solution : un chai du domaine familial, le Domaine Malartic, accueille l’exposition. On peut la visiter du 4 mai au 30 août 2021, sur rendez-vous téléphonique (au 06 08 84 47 20). C’est Dany qui reçoit les visiteurs.

Laissons-lui la parole : « ...J’ai donc accroché les 25 panneaux, et un de plus sur mon père, en détaillant son chemin de Saint-Mont à Dachau et son retour au pays. Ma mère, très humble, un jour m’a interpellée sur la nécessité d’évoquer les autres déportés et prisonniers. J’ai donc fait une place aux différents membres de ma famille et de celle de mon mari. Un travail colossal s’est ouvert devant moi. J’ai sollicité cousins, voisins, amis âgés , albums de famille, courriers anciens….pour tenter de conter le parcours de chacun, prisonniers, déportés, militaires, résistants mais aussi juifs recueillis par la famille de mon mari, sans oublier l’implication des femmes. J’ai ajouté ma documentation, des livres sur la déportation et fait un coin pour les jeunes avec des travaux du concours de la résistance et là un jeune visiteur est venu me porter son devoir tout fier d’abonder ce travail ».

     Didier Boueilh jeune homme (photo communiquée par Dany Périssé)

Transmettre le passé des aînés qui ont connu la barbarie

« Sûrement un peu en décalage avec la vie dans le camp, j’ai fait une évocation de la vie pendant la guerre avec photos des travaux sur la ferme, quelques objets du quotidien et toilettes de ce temps là. Ceci me paraissait opportun pour accrocher l’attention de ceux qui ne peuvent pas tout regarder des horreurs de la déportation, et ce lieu permet de faire remonter des souvenirs de famille qui amènent à aller plus loin dans la prise de conscience de l’intérêt à connaître les histoires de nos aînés dont nous sommes les passeurs. »

    Didier Boueilh 50 ans après sur le Block 12 qui l'a "hébergé" (photo communiquée par Dany Périssé)

« Au fur et à mesure des visites j’ai reçu avec beaucoup d’émotion et de reconnaissance des récits de prisonniers, des carnets militaires, des courriers…et la veste et le calot de déporté de Georges Bernado, grand ami de papa, et des objets personnels. Ces deux mois furent très riches de rencontres certes chronophages, mais si remplies d’intérêt, d’humanité, de respect, de curiosité et pour certains occasion de récits familiaux. J’ai eu la joie d’accueillir des descendants de trois déportés qui n’avaient pas de lien avec la grande famille de l’Amicale. Avec le recul je crois avoir touché le cœur de ces visiteurs, de mes amis, de ma famille pour qu’ensemble nous portions cette transmission «laissée sous les fagots » en jargon paysan ».

Dany conclut modestement, « mais avec tout l’amour pour mon père et ses frères et sœurs de la guerre », par ces mots du petit-fils d’une déportée : «Bravo pour ce travail de mémoire, ne jamais oublier ! Quand les hommes perdent leur humanité, d’autres se lèvent. Merci Dany pour ce travail remarquable ».

N.B – Sur la photo du haut de page, Dany Boueilh-Périssé et Dominique Boueilh à l’ntrée de l’exposition.

3 Panneau dans l'exposition Dachau 1bis 060521.jpg
3 Panneau dans l'exposition Dachau 1bis 060521.jpg
4bis Panneau avec tenue de détenu de Dachau 1bis 060521.jpg
4bis Panneau avec tenue de détenu de Dachau 1bis 060521.jpg
2 Dany Périssé montre le recueil de souvenirs de Dachau de son père 1bis 060521.jpg
2 Dany Périssé montre le recueil de souvenirs de Dachau de son père 1bis 060521.jpg
DR-1-Dany-Périssé-4-générations-sur-les-lieux-de-la-déportation-de-Didier-70ans-après.jpeg
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