Dimanche 5 mars, le stade de Goulin débordait de souvenirs...

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Ce dimanche 5 mars, le stade de Goulin a connu une fréquentation plus forte que d'habitude.

Il y avait là les supporters habituels mais aussi les anciens, tous ceux qui avaient connu les heures terribles de l'UAV, les victoires, notamment celle de 1964 où l'UAV fut champion de France.

Ce jour-là, à l'initiative de trois hommes, Pierre Dupouy, Jean-Marc Casella et David Mercier, un hommage a été rendu à deux joueurs qui ont écrit de belles pages de l'UAV : André Pourqué et Pierrot Mothe.

A l'entrée des vestiaires, une plaque commémorative en l'honneur de ces deux figures de l'UAV a été installée.

Pour l'inauguration de la plaque, le président de l'UAV, David Mercier, a accueilli Barbara Neto, maire et les conseillers départementaux, Emeline Lafon et Benoît Desenlis.

Avant les discours, les échanges allaient bon train entre les anciens joueurs :

« Tu as vieilli mais tu restes gaillard tout de même ! »

« Tu te rappelles de cet essai que tu nous as fait manquer parce que tu as échappé le ballon ?

On allait gagner pourtant ! »

Les souvenirs évoqués étaient précis et toujours passionnés, comme ce coup de pied raté qui aurait fait la différence, mais aussi empreints de nostalgie.

Les enfants des deux joueurs prirent la parole.

Jean-Paul Mothe, aussi modeste que son père, n'évoqua pas le nombre de points marqué par son arrière de père ni la venue de Jean Prat en personne avec un autre international pour faire signer son père dans une équipe nationale, celle de Lourdes.

Malgré la bénédiction de Bernadette, Pierrot resta fidèle à Saint-Pierre.

Il préféra remercier tous les anciens venus assister à l'hommage rendu à leur co-équipier comme le faisait son père qui répondait quand le lundi on le félicitait pour son match : « Oui, on a fait un bon match »...

Jean-Paul Pourqué rappela que son père qui avait connu le rugby dit d'évitement à la mode à cette époque pratiquait lui le rugby « ligne directe » et mettait en pratique cette règle de géométrie : «  La ligne droite est le plus court chemin pour aller d'un point à un autre »

Pierre Dupouy conta ensuite quelques histoires qui, à son sens, définissaient parfaitement la personnalité d'André Pourqué.

« On jouait dans les Landes pour un match « rude mais correct » comme disent les journalistes sportifs.

Une mêlée se relève et se transforme en « générale », c’est-à-dire une bagarre à laquelle l'arbitre réussit à mettre fin.

Malheureusement, on voit un joueur qui ne se relève pas, c’était André.

Dans les tribunes, on ne s'inquiétait pas de savoir ce qu'il avait mais on se demandait : «  Comment on va jouer dimanche prochain ? »

Le soigneur Durrègne arrive avec sa pharmacie, c'est-à-dire le seau et l’éponge et la bombe miracle fournie par la pharmacie Péres.

Arrive un kiné du coin qui recommande de le transporter à plat.

Pas de brancard au stade.

Qu’à cela ne tienne, Durrègne dégonde la porte des toilettes et l’ amène sur le terrain pour le transporter sur la touche.

Durrègne poursuit ses soins, André se plaignait toujours de douleurs violentes.

« Quelques joueurs se sont essuyés les crampons sur mon dos et j'ai mal aux cervicales, » se plaignait-il.

Malgré tout, une jambe traînait sur le terrain comme s'il était sur les starting-blocks.

Tout d’un coup, il se met sur les genoux, se relève… et part sur le terrain reprendre le jeu !

Durrègne lui demande ce qu'il fait : « Tu n’as pas vu que le match reprenait ? » lui dit-il !

Je me souviens aussi d’un match à l’extérieur, peut-être dans le Béarn, où j’étais accoudé à une barrière.

Arrive un solide gaillard aux oreilles retroussées, il ne faisait aucun doute qu’il avait joué trois-quart aile. « Vous êtes de Vic ? me dit-il, j’aimerais retrouver un joueur contre qui j’ai joué, on s’était flanqué une belle rouste, c’était un costaud qui était instituteur je crois. »

Je le conduis vers un groupe d’anciens joueurs.

André se lève, le reconnaît tout de suite et le prend dans ses bras !

L'accolade dure et quand enfin ils se séparent, je les interroge sur l'origine d'une telle amitié.

« Trois dents perdus en haut et une en bas ! » dit le joueur du coin.

« Une estafilade sur tout le visage et un œil fermé ! » répond André.

Voilà d'où était née leur amitié !!!

Il était temps de rendre hommage à ces deux figures du rugby vicois, c'est chose faite, souhaitons à l'équipe actuelle de faire vivre à la population vicoise ce que l'équipe de 1964 avait fait vivre à la ville devenue avec l'UAV champion de France !

Pierre DUPOUY

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