Championnat de France : la course landaise a le vent en poupe

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C'est jour de fête dans ce petit village des Landes, jour de course landaise.

Une famille arrive, l'homme coiffé de son béret noir, son épouse qui a mis une belle robe et les enfants qui suivent derrière tout sourire.

« No hay billettes » plaisante celui qui se trouve au guichet.

Il reste des places certes mais les arènes se remplissent peu à peu.

Les aficionados se précipitent sur les places face au poste du président et des délégués qui notent les écarts, c'est-à-dire dans l'axe, là où on verra si l'écart est valable ou si le torero est à 20 cm de la vache !

« La musique » arrive au grand complet pour ouvrir la course avec la légendaire Cazérienne puis les écarteurs se présentent dans leur magnifique costume de lumière.

Le spectacle peut commencer, un spectacle qui ravira les aficionados comme les simples curieux qui ne connaissent pas toutes les subtilités de la course.

Aujourd'hui, la course landaise reste une valeur sûre de notre patrimoine culturel mais elle est aussi et de plus en plus une véritable discipline sportive.

Patrice Larrosa, élu à la tête de la fédération française de la course landaise veut, selon ses mots, « en faire un sport plus qu'une tradition » et évoluer en ce sens.

Un sport à part entière, cela en est un. Il suffit de regarder le profil d'athlètes des participants au championnat de France qui s'est déroulé à Aire sur Adour le 1er octobre dernier.

Deux titres étaient en jeu pour dix prétendants.

Chez les écarteurs, étaient en lice Gauthier Labeyrie (DAL), petit-fils de la légendaire Adèle Pabon et plus jeune champion de France des écarteurs en 2018, Thomas Marty (Deyris), Jérôme Costarramone (Deyris), Kenji Valde ( Deyris), Fabien Gontero ( DAL ), Julien Guillé (Dargelos).

Chez les sauteurs, s'affrontaient Kévin Ribeiro (DAL), champion de France en titre, Eliott Costes (DAL), Louis Larrère (Armagnacaise) et Bastien Meunier (Armagnacaise).

Un championnat très disputé et avec une issue très indécise jusqu'à la fin et c'est finalement Jérôme Costarramone qui remporte le titre devançant de peu Gautier Labeyrie.

Chez les sauteurs, c'est Kevin Ribeiro, le favori champion de France en titre, qui l'emporta devant Bastien Meunier.

Les notes ont parlé, pas de complaisance de la part des jurés qui suivent un barème très précis.

Le 14 juillet, dans les arènes de Nogaro, ce sont la Corne d'or et le Cordier d'argent qui sont désignés.

La Corne d'or couronne la meilleure vache de la temporada, des détentrices du titre qui le gardent souvent pendant plusieurs années et marquent l'histoire du concours comme Ibaneza, Ibiza ou Soltera (DAL) couronnée pour la 4e fois cette année.

Quant au Cordier d'argent, le titre récompense un personnage indispensable que l'écarteur invite souvent à saluer avec lui lors d'un bel écart au millimètre près.

En juillet dernier, c'est Eric Merville (Deyris) qui a reçu le titre.

Une institution de plus en plus populaire qui s'appuie sur une école taurine forte de quarante apprentis lors de la saison dernière.

Une institution qui évolue et s'adapte en prenant en compte les risques : un protocole « commotion » est en cours de validation.

Les acteurs du Championnat de France ont d'ailleurs adressé un vibrant hommage à leur camarade Bastien Lalanne grièvement blessé par une coursière à Dax le 11 août dernier.

La course landaise, un sport à part entière, a de beaux jours devant elle.

Pierre DUPOUY

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