La Société athlétique condomoise, après sa victoire la semaine passée contre Maubourguet, a renoué avec le succès dans cette poule 3 de la Régionale 1 et occupe actuellement la 7e place avec cinq points d’avance sur l’avant-dernier, Juillan. Et ce dimanche 19 janvier, justement, c’est chez cette formation juillanaise que se déplace la SAC. Une victoire dans les Hautes-Pyrénées permettrait aux Gersois de respirer davantage et de regarder l’avenir plus sereinement. L’avenir de Condom ; voilà un sujet sur lequel l’entraîneur condomois Frédéric Decotte n’hésite pas à se livrer, sans faux-semblant. Paroles de passionné.
Frédéric Decotte : « MON TRAVAIL, C’EST CONSTRUIRE »
- Frédéric Decotte, vous vous déplacez chez l’avant-dernier, Juillan. Vous y allez avec un meilleur moral après votre victoire de la semaine dernière ?
- Notre objectif, je le maintiens toujours, c’est gagner les matchs à la maison. On ne peut prétendre à rien si on ne gagne pas chez nous. À Juillan, ce sera compliqué puisque, entre eux et nous, il n’y a pas d’écart. On lutte avec eux pour le maintien. Nous sommes trois ou quatre équipes dans cette situation. Ce sera un match rude, âpre. Dans cette poule, il n’y a pas de petites équipes. Il y a des surprises tous les week-ends. Je pense que c’est une poule où, à part Saint-Gaudens, Vic-Fezensac et Bassoues, il y a de gros problèmes d’effectif. Ce qui fait que les résultats varient en fonction de la présence ou non de certains joueurs. C’est le cas chez nous. Nous sommes capables de gagner les meilleurs et de perdre contre des équipes de notre niveau. Pour bien connaître Juillan, je crois qu’ils ne sont pas à leur place du tout. Nous, on va se concentrer sur nous, pour essayer de ramener quelque chose de Juillan.
- Condom, cette saison, n’est pas dans la course pour la qualification. Du moins, c’est ce que l’on perçoit. Est-ce une erreur de dire cela ?
- Ce n’est pas une erreur. En début de saison, certains objectifs étaient annoncés, mais ils n’ont pas été bien évalués… Il y a tout à construire dans ce club. Et pour construire, il faut démolir. Quitte à perdre des choses. Ça ne peut pas durer. La SAC est en difficulté depuis trop d’années ; et ce qui se passe aujourd’hui, c’est la continuité de ce qui se passe depuis quinze ans… On ne peut plus faire de la rénovation, surtout à Condom. On ne peut pas mettre de la tapisserie sur de la tapisserie, comme dans les vieilles maisons. Derrière les murs, il y a toujours les mêmes problèmes. Il faut démolir pour reconstruire… Malgré tout, on est capable de faire quelques matchs de haut niveau, mais on ne peut pas avoir de la régularité. Il y a tout un environnement à revoir…
- Quand on connaît le passé de la SAC, en regardant les archives, on ressent de la frustration aujourd’hui. Mais il faut regarder la réalité en face : il y a beaucoup de travail à faire, c’est un chantier énorme.
- C’est un chantier énorme. Il y a un passé à la SAC. Fleurance aussi a eu un beau passé. Condom est le deuxième club dernière. Il y a tout ce qu’il faut à Condom. Il y a des gens qui peuvent travailler dans ce club. Mais pour X raison, ils ne viennent pas, ou peu. Mais il y en a qui reviennent. On le dit en politique : il faut s’unir à un moment donné, laisser les ego de côté, et travailler ensemble pour construire quelque chose de bien à Condom qui le mérite… Mais il va falloir ouvrir les portes aussi, parce que, continuer comme cela, ça ne pourra pas durer longtemps.
- Frédéric Decotte, malgré vos propos parfois durs, ou qui peuvent faire peur, on peut regarder l’avenir de la SAC de façon positive ?
- Oui. Mon travail, c’est construire. Ma fonction d’entraîneur est derrière. Je sais faire ce genre de choses. Mais il faut avoir tous les éléments en mains. Il y a tout pour avancer à Condom, ça c’est sûr, c’est positif. Mais il faut se bouger. C’est maintenant.