Ce samedi soir à 17 heures, l’AS Fleurance va jouer crânement sa chance sur la pelouse auscitaine dans ce derby tant attendu par tous les acteurs du rugby gersois. RCA – ASF est l’affiche de cette 16e journée de championnat de Nationale 2.
Dominés sur leur terrain dans tous les compartiments du jeu au match aller, les Fleurantins avaient été, peut-être, un peu « paralysés » par l’émotion, comme le dira plus tard une des figures emblématiques du Gers, Henry Broncan. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Le RCA est placé sur orbite pour passer un nouveau pallier ; l’ASF, elle, doit désormais se battre pour sauver sa tête dans ce championnat si exigeant.
Walter Desmaison et Philippe Maymat, les entraîneurs de Fleurance, vont tenter de trouver les mots justes pour aider leurs joueurs à mettre fin à une spirale négative qui dure depuis trop longtemps.
- Walter Desmaison, à l’approche du choc contre le RCA, comment ça se passe dans les têtes des Fleurantins ?
- Hors mis la notion de derby, il faut retrouver un état d’esprit irréprochable sur le terrain. Ça fait plusieurs matchs où l’on ne met pas l’engagement nécessaire pour pouvoir performer. Moi, je fais abstraction du contexte, et je me concentre juste sur mon équipe.
- Un match comme cela, très attendu par tout le Gers, se prépare-t-il particulièrement, où, au contraire, vous n’allez rien changé à la préparation ?
- On prépare ce match comme un autre. On enlève ce contexte, justement. Vu la situation de l’ASF, tous les matchs sont des derbys. On veut juste sauver le club. Et avec l’état d’esprit affiché ces dernières semaines, cela risque d’être compliqué. On va juste se concentrer sur cela, et peu importe le résultat à la fin, au moins pour ce week-end. Maintenant, on a sept finales à jouer.
- Sentez-vous tous vos joueurs aussi concernés qu’en début de saison, ou sentez-vous qu’il y a un peu de relâchement, ou du dépit ?
- Pas du dépit. Mais, j’ai l’impression que chacun a des objectifs différents pour la suite de sa carrière et de sa saison. Aujourd’hui, le problème de ce groupe, c’est qu’il n’y a pas tout le monde qui tire dans le même sens. Nous (le staff), c’est ce que nous ressentons… Il y a des joueurs qui sont là, de passage, parce qu’ils espèrent aller plus haut, ils y en a qui sont là parce que c’est leur club, il y en a d’autres qui sont arrivés, se sont sentis adoptés et ont adhéré à cet esprit fleurantin… La Nationale 2, ça reste une division professionnelle, et les joueurs cherchent à gérer au mieux leur carrière.
- Pour en revenir au match de samedi soir, est-ce peut-être le bon moment de jouer Auch qui a baissé un peu de rythme depuis quelques matchs ?
- On est au coeur de l’hiver, Mais ils ont une équipe adéquate pour cette saison-là. Même s’ils ont un petit peu de relâchement, ils caracolent dans le duo de tête depuis le début. Nous, à l’ASF, on a tendance à être l’équipe qui relance tout le monde. Du coup, je n’ai pas envie de faire partie des équipes qui relancent la grande dynamique de Auch. C’est une équipe de grande qualité, avec un gros paquet d’avants conquérant. Nous, il faudra que l’on soit le plus performant pour essayer de contrer leurs points forts. Auch va sûrement se qualifier pour les phases finales et je n’ai pas envie qu’on leur relance la machine non plus.