Exercice en conditions réelles de secours spéléo dans la grotte du Pont du Diable à Lannepax

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Des camions de pompiers, des véhicules de gendarmerie et de secours spéléo avaient envahi samedi après-midi la place de Lannepax et le site du Pont du Diable .

Il ne s’agissait pas d’un accident survenu sur ce site légendaire - nous vous reparlerons de la légende des Fadettes - mais d’un exercice de sécurité civile organisé par Monsieur le Préfet du Gers dans le cadre de la révision du plan "spéléo secours » du plan Orsec.

Le scénario retenu était le suivant : un père et son fils sont partis explorer la grotte du Pont du Diable.

Le père ne voyant pas remonter son fils au niveau de la résurgence – site de l’Oeil du Diable -  appelle le 18 à 14 h.

Se met alors en marche toute une chaîne de décisions et de réactions à l’organisation millimétrée.

Alertée par le SDIS, la préfecture déclenche le plan « spéléo secours ».

A partir de ce moment, s'organisent  un centre opérationnel de crise basé à la préfecture, un poste de commandement opérationnel basé à la mairie et deux postes de commandement avancé positionnés sur site, l’un au niveau de la résurgence, l’autre au niveau de l'entrée du gouffre.

L’enjeu de l’opération va être la coordination entre les différentes équipes d’intervention, la gendarmerie, les pompiers, les spéléologues spécialisés dans les secours et l’ADRASEC ( association départementale des radioamateurs au service de la sécurité civile).

L’opération se déroule en conditions réelles avec une « vraie » victime et non un mannequin.

Le départ de l’opération se fait sur le site de l’Oeil du Diable.

C'est là que la "victime" et deux plongeurs pénètrent dans la cavité par une ouverture à peine visible à l'oeil nue.

Quand l’alerte est donnée et que le plan spéléo secours est lancé, deux postes de commandement avancé sont positionnés, l’un au niveau de l’Oeil, l’autre au niveau de l'entrée du gouffre d’où partiront les différents secours.

Le poste de commandement avancé est installé, prêt à rester sur poste pendant de longues heures, les opérations de spéléo secours pouvant durer très longtemps.

Sur un registre, les bénévoles de l'association de spéléo-secours consignent les différentes informations communiquées par radio et établissent une fiche détaillée  par équipe. Ce ne sont pas moins de 9 équipes qui vont intervenir.

Quand tombe l'annonce que la victime est en arrêt respiratoire, on fait appel au PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) qui a l'expérience des constatations judiciaires en milieu souterrain.

Quand le décès de la victime est constaté par le PGHM, des spéléos arrivent avec des bateaux gonflables  et une civière.

La victime est enfin ramenée à la surface par la dizaine de personnes parties à son secours.

La victime va être examinée par une représentante de l'identification criminelle dépêchée d'Auch qui doit procéder aux premières constatations à l'arrivée du corps.

En tout, 9 équipes auront été mobilisées et dix personnes seront descendues dans le gouffre.

Xavier Brunetière, préfet du Gers, a suivi avec attention le déroulé des opérations.

Il nous en explique les enjeux :

« Dans le cadre de la gestion de crises, la dimension de planification et de réalisation de l’exercice est essentielle pour pouvoir se préparer.

Notre plan « spéléo secours » a été récemment actualisé.

Cet exercice nous permet de le tester.

Nous testons le délai de réponse et la capacité à travailler ensemble dans le cadre d’ une chaîne de décisions et de réactions à plusieurs niveaux.

Le corps préfectoral est le directeur des opérations de secours, il s’appuie sur un centre opérationnel de crise basé à la préfecture et activé dès l’alerte.

Ce centre est constitué d’experts de la gendarmerie et de sapeurs pompiers

La gestion de la crise est relayée sur place par le poste de commandement opérationnel installé à la mairie et les deux postes de commandement avancé.

Un des enjeux sur ce type de secours est de s’assurer que les personnels qui interviennent ne sont pas eux mêmes en difficulté

Sur les trois postes de commandement opérationnel, on tient un registre très précis des personnes qui sont descendues.

La circulation de l’information et la liaison entre les différents intervenants est essentielle.

Elle est assurée par l’ADRASEC et permet d’établir le contact entre les différents postes de commandement mais aussi avec les secouristes sous terre.

Après l’exercice, un retour d’expérience va nous permettre de nourrir notre plan.

Nous réalisons plusieurs exercices de sécurité civile par an de manière à tester de façon régulière tous les plans existants.

Récemment, nous avons réalisé un exercice  inondation »

Il est 18 heures, fin des opérations qui auront duré plus de 4 heures.

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