Un Hamlet de moins

hamlet.JPG

Du classique revisité

Un Hamlet de moins

Nathalie Garraud & Olivier Saccomano

Samedi 14 octobre à 19h00, L’Astrada reçoit la pièce de théâtre Un Hamlet de moins de Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, adaptée de l’œuvre de William Shakespeare. La jauge est limitée à 80 places pour cette représentation. Ici, le quatrième mur tombe, les spectateurs sont installés sur des gradins bi-frontaux, ce qui insuffle à la mise en scène une notion de proximité avec les personnages et la tragédie qui les traverse et accentue les résonances avec notre époque.

Un prince dans un royaume pourri veut venger son père assassiné par son oncle, qui s’est emparé de la couronne et de la reine d’un même geste ; il simule la folie, engage des comédiens, rend sa fiancée folle, et de masques en intrigues fabrique un théâtre de meurtres et de vengeance. Repartir d’Hamlet, c’est aller creuser des motifs d’obsession qui nous ont fait repousser longtemps cette pièce aux frontières du plateau : l’héritage et l’imitation, les jeux de masques qu’engage la perpétuation d’un système, les contradictions à l’oeuvre entre théâtre et représentation… et aller chercher dans ses limites celles de notre époque.

Dans la pièce de Shakespeare, quatre jeunes gens travaillent depuis 420 ans : Hamlet, le prince poète qui fait le fou pour faire ou ne pas faire ce que son père lui a demandé, Ophélie, à qui son père a appris à dire monseigneur à tous les hommes du moyen-âge en attendant qu’on l’épouse ou qu’on l’abuse, Laërte son frère, qui est prêt à renverser le royaume s’il n’obtient pas justice, Horatio, l’ami philosophe, qui depuis le jour des meurtres, fatal aux trois autres, a la charge de perpétuer la tragédie à travers l’histoire.
Le très classique revisité
Arracher ces quatre rôles à la pièce d’origine, ce n’est pas les libérer des mots d’ordre de leurs parents ou de leur royaume, ou de la fable shakespearienne, c’est les laisser creuser et explorer pour eux-mêmes des galeries souterraines dans le monument, suivre aveuglément – comme des taupes – les bifurcations du désir et de ses labyrinthes, et sortir la tête, à intervalles réguliers depuis 420 ans, pour éprouver les nouveaux visages de l’obscénité du pouvoir.

L'Astrada samedi 14 octobre  19 heures

Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles