Réunion de la Société archéologique du Gers

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Réunion mensuelle octobre 2023

Pierre Dutil, Les statues de d’Artagnan réalisées par André Tauziède.

En cette année de la commémoration du 350ième anniversaire de la mort de Charles de Batz-Castelmore il nous a paru opportun de revenir sur les principales sculptures de d’Artagnan réalisées par le statuaire gersois André Tauziède.

Dans un bulletin du 3ième trim 2014 nous avions évoqué la vie et l’œuvre de cet artiste autodidacte trop méconnu, décédé au début de l’année 1991. En son temps et à une période où la représentation statuaire de d’Artagnan était restreinte, A Tauziède a popularisé, dans notre département et bien au-delà, une certaine image du plus célèbre de nos mousquetaires.

Le chef d’œuvre de l’artiste aura certainement été, en 1968 la réalisation d’un d’Artagnan en pierre reconstituée d’une hauteur de 2,20m destiné à l’université Jésuite de Cincinnati (USA).

Une autre commande importante émane, en 1973, de la municipalité de Barentin, la « Ville aux cent statues ». André Tauziède réalise une nouvelle statue elle aussi en pierre reconstituée d’une hauteur de 2,10m. Cette œuvre, parmi tant d’autres, est de nos jours toujours visible dans cette paisible localité de Seine Maritime.

Bien d’autres œuvres seront réalisées pour des commanditaires gersois. Ainsi on retrouve un d’Artagnan à l’Isle-Jourdain, puis à Aignan mais aussi dans sa famille à Salles d’Armagnac ou à Auch. Des commerçants vont aussi faire appel à l’artiste pour réaliser d’autres statues auxproportions plus modestes. Des associations ou des municipalités vont demander à André Tauziède de réaliser des bustes ou autres trophées destinés à récompenser les lauréats de différentes compétitions ou concours en tout genre. Les personnalités de passage dans notre département vont souvent recevoir une œuvre réalisée par André Tauziède.

Pascal Geneste, Marcel Laurent (1909-1998), le missionnaire oublié du rugby gersois.

Depuis plus d’un siècle, la société gasconne est structurée par le rugby. À l’heure où la coupe du monde se déroule en France, il convient d’évoquer l’une des figures marquantes du sport-roi local, figure qui semble avoir été oubliée, peut-être pas de certains Gersois mais de la plupart de ceux qui s’intéressent en France à l’histoire du ballon ovale : l’Auscitain Marcel Laurent. Justice doit être rendue à celui qui a traversé le XXe siècle en vouant sa vie au rugby.

D’origine modeste, il intègre l’École normale en 1924 et débute trois ans plus tard une double carrière d’instituteur et de rugbyman, la seconde prenant rapidement le pas sur la première et l’entraînant à quitter le Gers pour le Tarn-et-Garonne et le Lot-et-Garonne.

Instituteur à Simorre puis à Villefranche-d’Astarac, il joue au Football-club auscitain de 1928 à 1935 et devient le premier international fourni par le club. Muté à Golfech pour pouvoir évoluer à Valence d’Agen (1935-1938) puis à Agen (1938-1943), au plus haut niveau, il poursuit sa carrière comme entraîneur et remporte avec Agen le titre national en 1945.

En 1948, il quitte l’instruction publique pour la fédération française de rugby. Membre du comité de sélection, il accompagne durant vingt ans les tournées de l’équipe de France dans l’hémisphère sud, dirigeant la plus glorieuse d’entre elles, celle en Afrique du Sud de 1958 qui lui vaudra la Légion d’honneur. Ami d’Albert Ferrasse et de Guy Basquet, il devient vice-président de la fédération en 1966 et le demeure jusqu’en 1984. Auteur de mémoires intitulés Mon cœur est ovale, il assistera à l’évolution du rugby français sous l’ère d’un autre Auscitain au caractère bien différent, Jacques Fouroux.

Épicurien, de constitution robuste, celui qui était affectueusement surnommé « Marcelou » est parti discrètement à près de 90 ans. Ceux qui ne l’ont pas oublié éprouvent un profond respect non seulement pour sa personne, mais pour ce qu’il a apporté au rugby au niveau local et national. Il est heureux que « La Grande Collecte » initiée par les Archives départementales ait offert de constituer un fonds d’archives privées Marcel Laurent qui rend désormais grâce à son action.

Photo communiquée par les Archives départementales du Gers.

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