Sortons de l’incompréhension entre l’agriculture et l’écologie

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Communiqué d'Europe Ecologie - Les Verts

Les agriculteurs battent une nouvelle fois le pavé et, fait nouveau, le mouvement de revendication semble concerner toute l’Europe. Les difficultés des agriculteurs sont bien réelles mais l'écologie subordonnée à des normes jugées contraignantes n'en est pas la source.

L’agriculture est une activité économique essentielle notamment parce qu’elle a la charge de nous nourrir. Mais le modèle productiviste agricole est surtout destiné à l'exportation, avec des produits bas de gamme, au détriment de la qualité, de la santé, du bien-être animal et de l’environnement. Et les importations de produits moins chers, ne respectant pas les normes, faussent le marché alors que les agriculteurs français sont capables d’assurer l’indépendance alimentaire du pays.

Les agriculteurs mobilisés mettent en cause l’Europe, qui organise et gère la PAC (Politique agricole commune), laquelle constitue le principal budget européen (plus de 40 %). Malgré tout l’argent déversé par la PAC au profit de nos « campagnes » les agriculteurs subissent depuis longtemps un déclassement professionnel, économique et social et leur nombre diminue.

Les responsables de cette situation sont multiples : l’industrie agro-alimentaire qui accapare les richesses agricoles et fait pression sur les agriculteurs pour les rémunérer au plus bas prix, tout comme les distributeurs, le consommateur qui cherche à payer le prix le moins cher, les pouvoirs publics qui veulent maîtriser l’inflation et préserver ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs...

Si l’agriculture ne représente plus en France que 3 % de la population active, elle occupe toujours plus de 50 % du territoire. Dans une logique de développement durable, l’intégration des dimensions économiques, sociales et environnementales sont incontournables. L’agriculteur ne produira pas uniquement des denrées agricoles, mais devra être partie prenante dans la gestion des ressources territoriales, telles l’animation rurale, la gestion de l’eau, la protection des sols, la préservation de l’environnement et la biodiversité… Les solutions ne passent pas par du moins-disant social ou environnemental. Au contraire.

C'est l'ensemble du modèle agricole qui doit pouvoir évoluer, c'est ce que les Écologistes soutiennent à tous les échelons local, régional, national et européen. Les député.e.s européen.ne.s pour ne citer que Marie Toussaint et Benoît Biteau défendent une réorientation totale de la PAC qui repartirait autrement les aides, qui privilégierait l’actif agricole (capital humain) plutôt que le nombre d’hectares et les rendements (capital économique), qui valoriserait l’ensemble des services rendus par l’agriculteur plutôt que les seules activités marchandes ; qui arrêterait de subventionner l’agriculture intensive, en proposant des alternatives aux pesticides responsables avérés de cancer.

Nullement responsable de la situation des agriculteurs, l’écologie doit devenir, au contraire, la ligne de conduite de l’action publique, pour atteindre les objectifs de contrôle du réchauffement climatique, tout en améliorant les conditions de vie des agriculteurs et des populations.

Les écologistes réaffirment leur soutien au monde paysan et à toutes celles et tous ceux qui s'inscrivent dans une évolution des pratiques agricoles, devenue aujourd’hui urgente pour préserver notre environnement, tout en produisant une alimentation de qualité au plus juste prix et en améliorant la situation des agriculteurs et des éleveurs.

Fatma Adda et Rui Oliveira Santos

Pour les Écologistes

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